ATTENDRE AVEC CONFIANCE

"Le moment n'est pas encore venu pour que cette révélation se réalise, mais elle se vérifiera en temps voulu. Attends avec confiance même si cela paraît long : ce que j'annonce arrivera à coup sûr et sans retard." Habacuc 2.3

Introduction

Quand on parcourt le livre d’Habacuc en entier (3 chapitres), on découvre le Prophète Habacuc qui, confronté aux vicissitudes de la vie - des situations de vie très complexes -s’interroge sur l’attitude de Dieu vis-à-vis de lui, vis-à-vis de son peuple. Pourquoi Dieu garde-t-il le silence alors que la méchanceté et la violence prospèrent au milieu de son peuple?

En effet, le prophète Habacuc voyait l’injustice, la violence, et le mal dans son pays cependant Dieu demeurait silencieux et invisible. Pourquoi n’intervenait-il pas ? Pourquoi ne réagissait-il pas aux supplices de d’Habacuc ?

D’abord le prophète se révolte contre le règne de la violence au milieu de son peuple ; il crie à Dieu dans une première complainte : «Jusqu’à quand ?»

Mais, en lieu et place de la réponse à laquelle il s’attend, l’Éternel lui annonce l’anéantissement future de Juda (d’Israël) par les Chaldéens (les babyloniens).

L’âme de l’homme de Dieu est profondément affligée pour sa nation. Semblable à Moïse, il prend en mains, en qualité d’intercesseur, la cause d’Israël devant l’Éternel.

1. Les lamentations ou plaintes du Prophète (Chapitre 1)

Le peuple s’est totalement détourné du Dieu saint en pratiquant ouvertement et obstinément l’injustice et la violence en violation des lois de de Dieu sans que celui-ci semble vouloir réagir. Le prophète ne peut s’empêcher d’interroger Dieu : « jusqu’à quand ? ». Il crie donc à Dieu avec vigueur et inquiétude. Pourquoi un Dieu si juste peut-il laisser la violence prospérer sans réagir ?

Un dialogue s’engage entre le prophète et son Dieu. Alors qu’il s’attend à une parole de consolation et une parole rassurante pour lui, Dieu lui annonce la venue des Chaldéens, avec une description riche en détails, des ravages qu'ils opéreront. Le prophète effrayé demande à l'Eternel si ces vainqueurs des peuples ne seront pas châtiés à leur tour.

C’est alors que Dieu répond au Prophète en l’informant qu’il « suscitera » les babyloniens pour exercer son jugement sur son peuple, même si ceux-ci sont caractérisés par l’orgueil, l’arrogance et la méchanceté (7, 10 – 11).

Il démontre ainsi, qu’il est souverain dans ses choix, le choix des acteurs et des moyens pour intervenir dans ce monde qu’il a créé.

C’est à priori incompréhensible, mais nous devons admettre que Dieu dirige souverainement toutes choses.

Habacuc très lyrique, nous montre que chez lui les sentiments personnels occupent une grande place. Il nous livre le fond de sa pensée avec une si exposition sans commune mesure. Il nous autorise à lire et à comprendre ses tristesses et ses doutes, ses espérances et ses joies. Ce trait profondément subjectif de son caractère le prédisposait mieux que tout autre à exprimer les sentiments des pieux Israélites et à être pour eux un chantre de la consolation.

1. Le développement de la Foi et son corollaire : la patience (Chapitre 2)

L'Eternel ne tarde pas à répondre à son serviteur : prédiction de la ruine des oppresseurs et du salut des croyants.

Dieu lui répond qu’il jugera les Gentils dont il a fait sa verge ; mais Habacuc lui-même apprend une leçon personnelle valable en tout temps et pour toute circonstance : «Le juste vivra de sa foi» V4.

Le principe de la foi est le socle sur lequel le Prophète doit s’appuyer jusqu’à la réalisation de la prophétie prise dans ses deux (2) facettes : les jours de détresse (anéantissement et assujettissement par les babyloniens) suivis bien heureusement de la libération de son peuple par l’Eternel. Ce verset forme le nœud central de toute la prophétie d’Habacuc. Puissions-nous, à l’image du Prophète, comprendre que notre foi sonde le pourquoi le pourquoi des choses, le pourquoi des jugements, considère les délivrances passées, réalise les délivrances à venir, traverse les misères présentes, avec une joie sans mélange qui s’attache à la personne du Sauveur, avec la force de Dieu lui-même et la libre et heureuse jouissance des bénédictions célestes et éternelles. Enrichi de telles bénédictions, l’homme de foi, ici le Prophète, trouve l’accès du sanctuaire, et y pénètre pour rendre un culte à Dieu. Joignons-nous à lui pour entonner ensemble l’hymne de la consolation.

1. La louange et l’adoration : l’ultime recours (Chapitre 3)

Le Prophète obtient enfin la réponse qu’il attend de Dieu : l’impact de la Parole de Dieu sur le Prophète Habacuc (désormais disposé à être patient par la Foi et préparé à annoncer la prophétie – charge - au peuple)

Cette portion de la prophétie considérée comme une prière, et dans laquelle le prophète donne plein envol aux sentiments divers qui l’animent, à l'annonce des événements à venir, est en réalité un cantique à la Gloire de Dieu, l’un des plus beaux qui soient.

Le chemin de la foi est merveilleux, parce qu’il nous élève au-dessus de tous les obstacles, au-dessus même de nos expériences, et fixe nos regards sur les choses qui ne se voient pas, car les choses qui se voient sont temporels (pour un temps), mais celles qui ne se voient pas sont éternelles!

Une fois la décision prise d'avancer vers le rêve que Dieu place dans notre cœur, nous pouvons certainement nous attendre à un délai. Mais Dieu ne réalisera pas notre rêve immédiatement, parce que le délai est une autre étape dans la consolidation de votre foi. C’est pourquoi dans le chapitre 2 d’Habacuc, Dieu dit : "Le moment n'est pas encore venu pour que cette révélation se réalise, mais elle se vérifiera en temps voulu."

Au cours de cette étape, nous commencerons probablement à nous demander : "Quand, Seigneur ? Quand exauceras-tu ma prière ?"

Et nous avons horreur d'attendre, que ce soit chez le médecin, dans les embouteillages, au restaurant ou dans n'importe quelle situation. Mais ce que nous détestons le plus, c'est attendre l'intervention de Dieu (car là, nous ne voyons pas le rang s’amincir ou s’effiler.

Nous est-il déjà arrivé d'être pressé alors que Dieu ne l'était pas ? C'est terriblement agaçant ! Nous sommes prêt, mais pas Dieu. Dieu désire travailler sur nous avant de le faire sur le projet. Chaque croyant (chacun d’entre nous les encadreurs et témoins) doit passer par l'Université de l'Apprentissage de l'Attente (UAA). Certains d'entre nous n'ont toujours pas décroché leur diplôme !

Citons quelques illustres diplômés de cette université :

• Noé : il a attendu 100 ans (Genèse 5:32 et Genèse 7:6) depuis le jour où il a commencé à construire l'arche jusqu'à son utilisation.
• Abraham : il s'est vu promettre qu'il deviendrait le père d'une multitude de nations, et il n'a pas eu d'enfant avant l'âge de 99 ans.
• Moïse : Dieu lui a annoncé que ce serait lui qui libérerait son peuple de 400 années d'esclavage, puis il l'a fait attendre 40 ans dans le désert.
• Joseph : il a passé des années en prison avant que Dieu l'élève et le place à la tête de son royaume.
• David : Après avoir été oint comme roi, il a attendu des années avant de monter sur le trône.

Nous devons tous passer par ces temps d'attente car le Professeur hors catégorie ‟Jésus″ a attendu 30 ans dans sa boutique de charpentier avant de commencer son ministère public.

Pourquoi attendons-nous ? Ce temps nous enseigne à faire confiance à Dieu. Nous apprenons que son timing est parfait. Une des vérités qu'il nous faut apprendre est celle-ci : le délai de Dieu n'anéantit jamais son projet.

Une remarque pour aujourd'hui

« Un délai n'est pas un désaveu. Comme les enfants, il nous faut apprendre la différence entre "non" et "pas encore". Nous pensons souvent que Dieu dit "non", mais en réalité, il dit "pas encore".»

NB: Ce texte a été construit à partir d'un message du Pasteur Rick Warren